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Analyse littéraire


     Que vous réserve cette rubrique ?

    Sous la rubrique Analyse littéraire, vous trouverez les questionnements et les propositions de travail d'un groupe de réflexion qui s'est penché à l'automne 2002 sur la pertinence de renouveler l'analyse des procédés d'écriture en tenant compte de la nouvelle grammaire, et sur la manière de le faire.

    Ceux et celles que la question intéresse pourront aussi consulter avec profit les quatre numéros du volume 9 de Correspondance.


     Analyse des procédés d'énonciation

    Le groupe de réflexion s'est réuni une première fois (le 9 septembre) pour échanger sur l'enseignement des procédés d'énonciation, ce qui correspond à la notion de point de vue dans le Vade-mecum de la nouvelle grammaire.

    Tous se sont entendus sur le fait que l'analyse d‘un texte littéraire devrait commencer par l'observation de ce qui constitue le (ou les) cadre(s) d'énonciation, à savoir : Qui parle ? (le destinateur) À qui ? (le destinataire) De quoi ? (le propos) De quelle manière ? (en adoptant un point de vue distancié ou engagé).

    La discussion a ensuite porté sur les marques d'énonciation (aussi appelées marques de modalité), c'est-à-dire sur ce qui permet d'identifier le destinateur, le destinataire, la relation qui existe entre eux, ainsi que le point de vue exprimé par le destinateur.

    On a souligné le fait qu'il existe souvent plus d'un destinateur et plus d'un destinataire et qu'il faut donc considérer plus d'un cadre d'énonciation. Par exemple, dans un texte narratif, on retrouve généralement un destinateur 1 (souvent le narrateur) qui s'adresse à un destinataire 1 (le lecteur), mais on peut retrouver aussi des dialogues entre deux personnages (le destinateur 2 et le destinataire 2, chaque personnage jouant chaque rôle, tour à tour). L'analyse de l'énonciation se complexifie lorsque plusieurs personnages entrent en jeu ou lorsque leurs paroles ne sont pas rapportées directement. L'analyse se complexifie aussi lorsque celui qui parle n'est pas le véritable destinateur ; par exemple lorsque, dans une pièce de théâtre, l'auteur se sert d'un personnage pour exprimer son propre point de vue.

    Il est ressorti de cette rencontre que :

    1. L'analyse du ou des cadre(s) d'énonciation devrait se faire à partir des doubles questions suivantes :
    – Qui parle ? et Qui parle vraiment ?
    – À qui parle-t-il ? et À qui parle-t-il vraiment ?
    – De quoi parle-t-il ? et De quoi parle-t-il vraiment ?
    – Que quelle manière en parle-t-il ?

    2. La section du Vade-mecum portant sur la notion de point de vue s'avère utile pour l'analyse des procédés d'énonciation, particulièrement parce qu'elle permet d'attirer l'attention des élèves sur les moyens syntaxiques ou grammaticaux qui font sentir la présence du destinateur (cette présence ne se manifestant pas seulement par l'emploi d'un pronom de 1ère personne).

    Des exemples d'analyse des procédés d'énonciation à l'aide du Vade-mecum seront bientôt disponibles dans le site.


     Analyse des procédés syntaxiques

    La deuxième réunion du groupe de réflexion s'est tenue le 23 septembre. On y a alors discuté des renouvellements à apporter à l'analyse des procédés syntaxiques.

    On a d'abord constaté qu'il serait plus utile de regrouper sous cette appellation ce qu'on a nommé traditionnellement procédés grammaticaux, procédés syntaxiques et procédés de ponctuation. Puisque le champ de la grammaire de la phrase couvre tous ces phénomènes, il n'apparaissait pas, à première vue, opportun de les distinguer lorsqu'il s'agit d'analyse littéraire.

    La discussion a ensuite porté sur le modèle syntaxique à adopter et il a été convenu que le concept de P (phrase syntaxique) autonome serait celui à privilégier. Ainsi, l'analyse des procédés syntaxiques débuterait par le découpage du texte en P autonomes. Chaque P serait ensuite étudiée pour elle-même : type et formes de phrase, densité de la phrase (nombre d'« idées » par phrase, que l'on évalue en tenant compte des expansions du GN et du nombre de compléments de phrase), ordre des constituants, ellipses, et effets produits par chacun de ces éléments.

    Il a finalement été convenu que la prochaine réunion se devrait d'être pratique, portant sur l'analyse des procédés syntaxiques dans un texte réel.


     Analyse des procédés syntaxiques et textuels

    Les réunions du groupe de réflexion tenues en octobre ont permis de constater que l'analyse des procédés syntaxiques est beaucoup plus révélatrice si elle est doublée d'une analyse des procédés textuels. Ainsi, le découpage d'un texte en P (phrases syntaxiques autonomes), l'analyse de la construction de chacune de ces P (modèle de base, P transformée, P à construction particulière) et l'analyse de l'emploi des modes et des temps renseignent le lecteur, mais ajouter à cette analyse celle de la reprise et de la progression de l'information (notions de grammaire textuelle) permet au texte de se révéler de manière étonnante.

    Le groupe de travail a fait cette constatation après s'être penché sur un poème de Jean de Sponde, beaucoup trop difficile pour les élèves mais combien stimulant pour qui cherche un défi de taille !


     Conclusion

    Le groupe de travail a mis fin à ses rencontres en décembre 2002. Nous vous invitons à poursuivre la réflexion en lisant dans le bulletin Correspondance de septembre 2003 (vol. 9 no 1) l'article de Louise Gérin et Huguette Maisonneuve intitulé : Analyse formelle d'un texte littéraire : le statu quo est-il possible ?