Réforme du cours Mise à niveau

 Doit-on refaire à neuf le cours Mise à niveau pour qu'il soit compatible avec cette nouvelle approche ?

Non, il n'est pas besoin de jeter tout ce que nous faisions auparavant. Cependant, le statu quo serait plus que déplorable.

La grammaire telle que nous la connaissons n'est pas obsolète : un participe passé avec l'auxiliaire avoir s'accorde toujours de la même façon ! Le lexique pour la désigner a un peu changé ; se faire à ce nouveau langage demande un effort somme toute assez minime. Ce n'est pas là que résident les véritables changements prônés par la réforme.

La nouveauté doit venir de notre façon d'enseigner la grammaire. La nouvelle grammaire nous fournit un ensemble de procédés plus systématiques que ceux par lesquels nous avons été nous-mêmes formés. Elle nous trace une approche de la matière grammaticale axée sur la phrase beaucoup plus que sur le mot, et sur l'induction plutôt que sur la déduction. Elle met l'accent sur la syntaxe avant tout, et montre que les règles plus pointues (par exemple, celles des accords des mots ou de la ponctuation) ne peuvent être conçues et appliquées que lorsque le système syntaxique est maîtrisé. De plus, la nouvelle grammaire élargit son objet d'étude au texte tout entier. Finalement, l'élève est fortement encouragé à transférer tous ses acquis grammaticaux dès qu'il est en situation de production écrite.

Ces choix pédagogiques, vous le constaterez, ne sont pas du tout incompatibles avec les pratiques du cours Mise à niveau ; dans plusieurs cas, la nouvelle grammaire confirme d'ailleurs des intuitions pédagogiques que plusieurs professeurs aguerris avaient déjà expérimentées dans leur pratique. Combien d'entre nous « fonctionnent » déjà avec des exercices d'autocorrection ? Qui n'a pas rogné de son Mise à niveau nombre d'exceptions (participe passé suivi d'un infinitif, accord des adjectifs de couleur, et j'en passe), pour tenter de plutôt transmettre aux élèves l'idée que la langue est un système organisé obéissant à des règles profondes et constantes ? Qui n'a pas, un jour ou l'autre, constaté l'inefficacité crasse des « exercices à trous », qui donnent une fausse impression de maîtrise aux étudiants les plus faibles ?

La nouvelle grammaire vient donc, au fond, confirmer que l'expérience que nous avons développée en classe est juste, et elle nous donne des moyens pour remédier à ces problèmes trop souvent constatés. Il s'agit de procéder à un réaménagement des notions que nous désirons transmettre à nos étudiants, de briser l'éternelle progression nature des mots -> fonction des mots -> propositions. Ce faisant, il est même possible, en ne maîtrisant pas du tout le lexique employé depuis la réforme, de rendre nos pratiques totalement compatibles avec l'esprit de la nouvelle grammaire.

 Y a-t-il des plans de cours de Mise à niveau adaptés à cette nouvelle approche qui sont disponibles pour consultation ?

Oui. Un plan de cours « nouvelle grammaire » a été publié dans le bulletin Correspondance de février 2002. Il s'agit du plan d'Huguette Maisonneuve, qui l'a expérimenté en Mise à niveau à l'automne 2001 au collège Brébeuf. Ce plan de cours, nous dit Huguette Maisonneuve, n'est pas parfait ; elle compte d'ailleurs le retravailler avant d'enseigner à nouveau le cours Mise à niveau. Mais il constitue une excellente amorce pour la réflexion sur l'adaptation de nos cours à la réforme.

Il est possible aussi de consulter avec profit le Guide pédagogique pour un cours de mise à niveau « nouvelle grammaire » , lequel propose une gradation des apprentissages en lien avec la deuxième version du Vade-mecum de la nouvelle grammaire , incluant un logiciel sur les accords grammaticaux, et des exercices d'analyse syntaxique et textuelle. Ces documents, à l'exception du logiciel, sont tous téléchargeables dans le site du CCDMD.